Au milieu de la controverse Epstein, Richard Stallman est contraint de démissionner de son poste de président de la FSF

Richard Stallman, fondateur et président de la Free Software Foundation, a démissionné de ses fonctions de président et de son conseil d’administration. L’annonce est intervenue après une campagne incessante menée par quelques militants et journalistes pour destituer Stallman pour ses opinions sur les victimes d’Epstein. Lire la suite pour obtenir les détails.

Un petit aperçu de la polémique Stallman

Si vous n’êtes pas au courant du contexte, permettez-moi de fournir quelques détails.

Richard Stallman, un informaticien de 66 ans à AVEC, est surtout connu pour avoir fondé le mouvement du logiciel libre en 1983. Il a également développé plusieurs logiciels comme GCC, Emacs dans le cadre du projet GNU. Le mouvement du logiciel libre a inspiré un certain nombre de projets à choisir la licence GPL open source. Linux est l’un de ces projets.

Jeffrey Epstein était un financier américain milliardaire. Il a été condamné en tant que délinquant sexuel pour avoir dirigé un service d’escorte (y compris des filles mineures) pour les riches et les élites de son service social. Il s’est suicidé dans sa cellule de prison alors qu’il était toujours jugé pour trafic sexuel.

Marvin Lee Minsky était un informaticien éminent au MIT. Il a fondé le laboratoire d’intelligence artificielle au MIT. Il est décédé à l’âge de 88 ans en 2016. Après sa mort, une victime d’Epstein a nommé Misky comme l’une des personnes avec qui elle avait été « dirigée pour avoir des relations sexuelles » sur l’île privée de Jeffrey Epstein alors qu’elle était mineure.

Alors, qu’est-ce que tout cela a à voir avec Richard Stallman ? Tout a commencé avec un e-mail envoyé par Stallman à la liste de diffusion du Laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle (CSAIL) du MIT contre une proposition de protestation des étudiants et affiliés du MIT concernant le don de Jeffrey Epstein (au laboratoire d’IA du MIT).

L’annonce de l’événement du vendredi fait une injustice à Marvin Minsky :

« décédé « pionnier » de l’IA Marvin Minsky (qui est accusé d’avoir agressé
l’une des victimes d’Epstein [2])”

L’injustice est dans le mot « agression ». Le terme « agression sexuelle » est si vague et glissant qu’il facilite l’inflation des accusations : prendre des allégations selon lesquelles quelqu’un a fait X et amener les gens à penser qu’il s’agit de Y, ce qui est bien pire que X.

L’accusation citée est une évidence example de l’inflation. La référence rapporte l’affirmation selon laquelle Minsky aurait eu des relations sexuelles avec l’un des harems d’Epstein. (Voir https://www.theverge.com/2019/8/9/20798900/marvin-minsky-jeffrey-epstein-sex-trafficking-island-court-records-unsealed.)
Supposons que c’était vrai (je ne vois aucune raison de ne pas le croire).

Le mot « agression » présume qu’il a appliqué la force ou la violence, d’une manière non spécifiée, mais l’article lui-même ne dit rien de tel.
Seulement qu’ils ont eu des relations sexuelles.

On peut imaginer de nombreux scénarios, mais le scénario le plus plausible est qu’elle se présente à lui comme entièrement consentante. En supposant qu’elle était contrainte par Epstein, il aurait eu toutes les raisons de lui dire de cacher cela à la plupart de ses associés.

J’ai conclu à partir de divers exemples d’inflation d’accusations qu’il est absolument faux d’utiliser le terme « agression sexuelle » dans une accusation.

Quelle que soit la conduite que vous souhaitez critiquer, vous devez la décrire avec un terme spécifique qui évite le flou moral sur la nature de la critique.

L’appel à la suppression de Stallman

« Epstein » est un « sujet » extrêmement controversé aux États-Unis. Le « discours intellectuel » imprudent de Stallman sur une question sensible comme celle-ci ne se serait pas bien passé et cela ne s’est pas bien passé.

Un ingénieur en robotique a reçu cet e-mail transféré de son amie et a lancé une campagne pour supprimer Stallman. Elle ne voulait pas d’éclaircissements ou d’excuses. Tout ce qu’elle voulait, c’était supprimer Stallman même si cela signifiait “brûler le MIT au sol”.

Au moins, Richard Stallman n’est pas accusé d’avoir violé qui que ce soit. Mais est-ce notre norme la plus élevée ? La norme à laquelle se tient cette prestigieuse institution ? Si c’est ce que le MIT veut défendre ; si c’est ce que le MIT veut défendre, alors, oui, brûlez-le par terre…

… Retirez tout le monde, s’il le faut, et laissez quelque chose de bien mieux être construit à partir de ses cendres.

Salem, étudiant en robotique qui a lancé la campagne Remove Stallman

La diatribe de Salem a d’abord été ignorée par les médias numériques grand public. Mais il a été choisi par des militants qui luttent contre la méritocratie et les préjugés sexistes dans l’industrie du logiciel.

#epstein #AVEC Salut, je suis en colère et les journalistes ne m’ont pas répondu alors j’ai écrit cette histoire moi-même. c’est un moment tellement amusant d’être un ancien élève de mit en ce moment? https://t.co/D4V5L5NzPA

– SZJG (@selamjie) 12 septembre 2019

en a-t-on fini avec les “brillants crétins” défendant l’exploitation sexuelle des enfants avec “peut-être que c’était consensuel” https://t.co/gSYPJ3WOfp

– Tracy Chou (@triketora) 13 septembre 2019

J’ai tweeté pendant de nombreuses années à quel point Richard “RMS” Stallman est horrible – la pédophilie, le capacitisme, la misogynie.

Inévitablement, à chaque fois que je le fais, les mecs examinent mes reçus et disent ensuite “tous ces incidents datent d’il y a des années ! il a changé maintenant !”

NON. https://t.co/ti2SrlKObp

– Sarah Mei (@sarahmei) 12 septembre 2019

UNE Twitter fil de discussion de Sage Sharp sur la façon dont le comportement de Stallman a un impact négatif sur les gens dans la technologie :

Suivre l’impact de Richard Stallman sur les groupes marginalisés dans le domaine de la technologie, en particulier les femmes. [CW: rape, incest, ableism, sex trafficking]

le @fsf doit retirer définitivement Richard Stallman de ses fonctions de président et de président du conseil d’administration de la Free Software Foundation.

– Sage Sharp (@_sagesharp_) 16 septembre 2019

Ce n’est pas que Stallman est un saint. Ses blagues crues, insensibles et sexistes circulent depuis des années. Vous pouvez lire à ce sujet ici et ici.

Bientôt, la nouvelle a été reprise par les grands médias comme Le défaut, La bête quotidienne, Futurisme etc. Ils ont peint Stallman comme un défenseur de Jeffrey Epstein. Au milieu du tollé, le directeur exécutif de GNOME a menacé de mettre fin aux relations entre GNOME et la FSF.

Finalement, Stallman a démissionné d’abord du MIT et maintenant de la Free Software Foundation.

Un précédent dangereux ?

Il a suffi de cinq jours d’activisme pour retirer une personne d’une organisation qu’il a créée et qu’il a travaillée pendant plus de trente ans. Et c’est à ce moment-là que Stallman n’était même pas impliqué de loin dans le scandale du trafic sexuel.

Certains de ces « activistes » ont également ciblé Le créateur de Linux Linus Torvalds dans le passé. La direction derrière la Linux Foundation a prévu la tendance croissante à l’activisme dans l’industrie technologique et a donc mis en place un code de conduite pour le développement du noyau Linux et a forcé Torvalds à suivre une formation pour améliorer son comportement. S’ils n’avaient pas pris la mesure corrective, Torvalds aurait probablement déjà disparu.

Ignorer le comportement téméraire et sexiste des piliers de la technologie n’est pas acceptable, mais la mentalité de la foule consistant à lyncher quiconque n’est pas d’accord avec une certaine opinion populaire n’est pas acceptable. Je ne suis pas d’accord avec Stallman et ses remarques passées, mais je ne suis pas non plus content qu’il ait été (forcé ?) de démissionner de cette manière.

Techrights a un point de vue intéressant que vous pouvez lire ici et ici.

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